Ils murmurent à l’oreille de Marco Van Basten
Cadre technique au sein de la FIFA, l’ancien footballeur Marco Van Basten s’est fendu d’un rapport ou il préconise plusieurs solutions pour relancer l’intérêt du jeu et pour améliorer le spectacle. Ce qui sous-entend que le football n’est pas un jeu, mais un spectacle. Qu’il est malade à cause de ses règles devenues subitement obsolètes.
Les médias traditionnels y sont allés de leurs critiques habituelles, vides de sens et pourtant, il y a matière à réflexion vu ce que propose le néerlandais. Van Basten n’est pas un idiot. Mais alors, qu’est-ce qui le pousse à avoir proposé de telles mesures ?
Van Basten est au service de la FIFA. Il est donc – aidons un peu nos journalistes – rémunéré par les multinationales qui finance cet organisme censé régulé l’activité football au plus haut niveau. Les règles que propose d’appliquer Van Basten ne sont en rien stupides, car il suffit de les ausculter en détail pour deviner par qui elles ont été formulées.
1/ Van Basten prône la suppression du hors-jeu.
2/ Van Basten prône la suppression des prolongations
3/ Van Basten prône le tir au but à distance en lieu et place du penalty.
4/ Van Basten prône l’exclusion temporaire de cinq à dix minutes.
5/ Van Basten prône plus de trois changements par équipe lors d’une rencontre.
Prenons la simple suggestion au sujet du hors-jeu. L’ensemble des détracteurs se sont offusqué d’une telle idée, arguant que l’absence du hors-jeu s’apparentait à supprimer l’intelligence dans le jeu – dixit Cristian Gourcuff – ce qui est vrai, mais l’idée de supprimer le hors-jeu sous-entend autre chose.
Le marché à travers le football à imposer outre de multiples changements plus que dommageables, la statistique. Les multinationales du sport ne peuvent admettre l’idée de déverser des centaines de millions dans les caisses de la FIFA et l’UEFA pour se retrouver à célébrer lors des phases finales de Coupe du Monde, des records qui datent d’une quarantaine d’années, voir plus. Le record de Just Fontaine est emblématique, on imagine la rage des sponsors de ne pas voir cette performance reléguée aux oubliettes de l’histoire pour enfin célébrer en grande pompe le nouveau dieu du football.
Le marché repose sur l’impératif de production. Cela passe par la fabrication d’icônes permanents. La suppression du hors-jeu est synonyme de buts par rafale et cela implique la statistique. En supprimant les prolongations pour les penaltys en mode US, le système fabrique du chiffre. Il en est de même pour les exclusions temporaires. Ce type de règle augmente les statistiques en tout genre, ralentit le jeu et augmente le temps d’antenne. Enfin la mesure la plus intéressante concerne les changements en cours de match. Van Basten tend vers plus de trois changements. Une telle option ne peut que favoriser des effectifs pléthoriques synonymes de forte activité au niveau des transferts et sur le plan commercial.
« On doit toujours chercher des moyens de rendre le jeu plus dynamique et plus intéressant », à déclarer van Basten dans un entretien au magazine allemand Sport Bild. Argument non recevable. Le football est un jeu qui se joue de façons multiples. Son expression regorge de mille et une facettes. Le jeu n’a pas besoin d’être modifié, mais alors ?
Van Basten parle le langage du marché. C’est un agent d’influence qui agit pour le compte des multinationales qui veulent avoir la maîtrise totale du football. Il n’y a rien d’étonnant vu son parcours en tant que joueur professionnel de voir Van Basten cadre technique de la FIFA contribuer à propager encore et inlassablement, un jeu toujours plus phagocyté par les puissances d’argent.