Trader des courts
John McEnroe est né en Europe, en Allemagne dans la localité de Wiesbaden. Son père avocat dans l’US Air Force, décide de rentrer aux USA. Les McEnroe et leurs trois enfants se fixent à Douglaston dans un endroit cousu du Queens. Le patriarche s’installe à son compte. Il pénètre l’univers de la publicité et la mère tient un salon de coiffure. Plus tard, la famille déménage pour Manhattan. Le jeune John commence à jouer au tennis dans le club de Douglaston puis intègre l’Eastern Lawn Tennis association. McEnroe mène la vie classique de l’adolescent bourgeois new-yorkais. Doué pour le tennis, il décide de persévérer et tente sa chance dans le monde des professionnels.
McEnroe atteint la demi-finale du tournoi de Wimbledon en 1977. Il est battu par son compatriote et numéro un mondial, Jimmy Connors. D’emblée, les deux hommes se détestent. L’aînée ne pense qu’a conforté sa place de leader et n’éprouve aucune empathie envers ce gosse de riche. Quant au plus jeune, il veut en finir avec ce qu’il considère être un plouc et devenir la grande étoile du tennis mondial.
L’opposition entre les deux hommes atteint parfois des sommets critiques du au caractère colérique du New Yorkais. Aucun joueur n’ose se plaindre ouvertement du comportement du tout nouveau génie du tennis mondial, pas même Bjorn Borg. Seul, Connors, son ennemi, le rednuck de St Louis, lui fait face.
Les médias présentent McEnroe sous divers angles. Cela va du sale gamin, mais pétri de qualité à un génie à qui il faut tout pardonner. Le jeu du New yorkais est basé sur le service volé. Il rappelle l’école australienne. Il n’y a rien de révolutionnaire chez McEnroe. Son service exécuté en étant parallèle à la ligne de fond de court a déjà été mis en pratique par d’autres joueurs du circuit professionnel. Son coup droit qu’il joue par moment le bras collé au corps est aussi l’apanage de certains joueurs. Son toucher de balle, patte du chat, rappelle les meilleurs spécialistes à la volée. Le jeu de McEnroe est une synthèse globale de ce qui se faisait dans les années soixante et soixante-dix dans le monde du tennis australien, Rien de méchant dans cette analyse, bien au contraire, il faut être un talent pur pour plafonner au plus haut niveau du tennis mondial en jouent de cette manière.
Si McEnroe obtient une certaine popularité en fonction de ses résultats et de ses écarts de conduite, il devient une référence du fait de ses duels face à l’épouvantail viking, Bjorn Borg. McEnroe fait chuter le suédois en utilisant un artifice déjà employé par d’autres. Il joue le plus souvent avec le revers du Viking, alternant des balles courtes et longues qui oblige le suédois à avancer et reculer sur son revers.
McEnroe n’a jamais eu le respect de ses adversaires. Quand le New-Yorkais se sentait en danger, il décrochait subitement, laissant place à des colères jamais vues sur les courts de tennis. N’importe quel prétexte était bon pour casser la dynamique de l’adversaire. Le citadin McEnroe est un malin, il connaît tous les coups défendus. Histoire de tromper son monde il usait de ce stratagème même quand tout allait bien, le tout avec l’accord tacite d’une presse qui savait couvrir son champion.
Avec le retrait de Borg et l’avènement de nouveau joueur, McEnroe s’est peu à peu perdu laissant place à un autre personnage, sa propre caricature. Il laisse filer entre ses mains, la deuxième partie de sa carrière.
Avec le recul du temps, on reste un brin médusé par tant de mansuétude de certains médias envers le joueur. La presse new-yorkaise voyait en McEnroe un semblable qu’il fallait couvrir, car il projetait l’image d’un joueur roublard et spéculateur sur le court. Avec ce tennis d’attaque traditionnel, McEnroe jouait avec son adversaire comme un golden boy de Wall-Street joue avec l’épargne des quakers du Middle West. De là vient cette indulgence des grands faiseurs d’opinions pour ce joueur mainstream, néamoins hors du commun .