Simple logique

C’est un feuilleton interminable. Récemment, les médias ibères ont révélé les dessous d’une sombre affaire de corruption, concernant le club du FC Barcelone. Il ne s’agit que de présomption, bien évidemment. La mainmise sur l’arbitrage en Liga par les clubs du Madrid et du Barca, sur les trois dernières décennies, notamment, j’en ai parlé, il y a bien longtemps. Je serais tenté de dire qu’une fois de plus, les faits me donnent raison. Le souci est qu’avoir raison avant tout le monde, c’est avoir tort.

Un fait récurrent

L’arbitrage a toujours été un problème en Liga, comme partout ailleurs. Les clubs puissants ont toujours exercé une forme de pression à travers les instances fédérales avec le placement de gens chargé de faire avancer leurs intérêts. Rien de bien original…

Il y a en matière d’historicité une divergence en matière de gouvernance entre les clubs du Madrid et de Barcelone qui apparaît après la fin du conflit civil. Celle du  Madrid a été en quelque sorte fossilisée durant plus d’une trentaine d’années du fait de la présence de Santiago Bernabéu à la tête du club blanc.

Maintenant, il ne faut pas se tromper sur le patriarche du club blanc. L’homme pouvait s’avérer redoutable, voire mesquin par moments, comme dans l’affaire du transfert manqué de Törbjorn Jonsson. Néanmoins, Bernabéu était trop orgueilleux, prétentieux et habité par sa mission pour se laisser aller à faire des affaires en profitant de sa position ou piquer dans la caisse du club.

Par l’action de sa junte, le club catalan a toujours fonctionné comme un État. Sa présidence est une addition de gens produit de la haute société catalane, avec comme devise, servir le club, la Catalogne, et avant tout, leur portefeuille. Ses gens ont toujours mélangé les ressources du club avec leurs propres intérêts. Depuis la fin de l’ère Bernabéu-De Carlos, le Madrid s’est étatisé sous la férule de son conseil d’administration. Les deux clubs sont des copies conformes par leur gouvernance.

En matière d’arbitrage, l’homme fort de Chamartin avait une conception de la chose bien à lui. Ne jamais être désavantagé. Ce qui est une forme d’avantage quoi qu’on pense. Résultat, corruption des arbitres, hôtel de luxe, prostituées haut de gamme, étui à cigarettes, caisse à vin, etc…

Bernabéu était un expert dans cette partie, ses adversaires aussi, le club blaugrana, tout particulièrement, ayant le plus souvent recours à ce type de méthodes. D’autres ont pulvérisé les lignes rouges. Au menu, achat de voitures, de maisons et de somme en liquide importantes.

L’affaire Negreira, renvoi à l’affaire Carlos Davila, pour le Madrid. Les deux clubs opposés pour les besoins du grand spectacle mondial footballistique se soutiennent contre vents et marrées.

Il faut trouver la source de l’affaire Negreira, dans l’identité juridique des clubs du Madrid et du Barca, clubs propriétés des socios. Un concept qui repose sur la démocratie de réseaux, un système archaïque, au service de gens mal intentionnées. Ses entités sportives fonctionnent comme des États. Corruption, intimidation, soumission, etc..

Il n’y aura pas de suite à cette énième affaire concernant le club blaugrana,  comme le reste à venir. La  privatisation des deux clubs est en cours, avec la dette qu’ils trainent et leur participation à la super ligue. Le pouvoir acquis par le Madrid et le Barca en matière d’arbitrage sur les trois dernières décennies, défie l’entendement. Les autres pensionnaires de la Liga, on semble-t-il décider  à réagir…

Il n’y a rien de bien nouveau dans ses révélations concernant l’affaire Negreira, absolument rien … excepté pour la presse française et ses nombreux lecteurs !