Les meilleurs ennemis du monde

À l’orée des années deux mille dix, le classement annuel qui révèle la valeur des franchises NFL ne varie guère.

Les Dallas-Cowboys et Washington Redskins occupent les deux premières places du hit-parade. C’est une habitude de retrouver au plus haut sommet ses deux formations. Dallas et Washington ont toujours fait partie du top dix des franchises les plus rentables, mais en terme de valeur et de profit le fossé s’est profondément creusé depuis quelques saisons entre ses deux ténors et le reste malgré leur médiocre résultat respectif sur le plan sportif, sans parler de la gestion humaine catastrophique du propriétaire des Redskins.

Les Dallas Cowboys affichent une valeur de 1,805 billion de $ pour un profit de 143,3 millions de $ et les Redskins pointent à 1,550 billion de $ pour un profit de 103,7 millions de $ !

Les chiffres laissent rêveurs, seul la franchise baseball des New York Yankees se glisse entre les deux ennemis héréditaires de la NFL. Nous sommes évidemment  à des années-lumière des grands clubs européens qui vivent à crédit et cumulent des dettes abyssales ou subsistants grâce à des mécénats déguisés ou d’apport venant du golf.

Les autres formations viennent loin derrière. Les New England Patriots et New York Giants prennent les troisième et quatrième places à hauteur de 1,1 billion en moyenne le reste gravite entre 1 billion et 700 millions de dollars…..

Les revenus varient aussi en fonction des saisons, mais rares sont les formations qui dépassent les trente millions de profit, certaine ont même un mal fou tel les mythiques Oakland Raiders qui affichent 2,2 millions de bénéfice voir les Miami Dolphins qui accuse un déficit de 7,7 millions dû notamment à la désaffection d’un des publics les plus exigeants de la NFL, le salary-cap n’est pas forcément un gage de bénéfice pour les actionnaires quoi qu’il arrive.

Washington intègre la NFL en 1932 et les Cowboys en 1960. Malgré cet écart en termes de présence les deux franchises ont beaucoup de choses en commun. Washington et Dallas n’ont connu que trois propriétaires l’incontournable Preston Marshall 1932-69, le sémillant Jack Kent Cook 1969-95 et actuellement Daniel Snyder pour les Redskins. L’intriguant Clint Murchison jr 1960-85, Bum Bright 1985-89 et enfin,  l‘omniprésent Jerry Jones pour les Cowboys.

Fondé par George Preston Marshall les Redskins débute leur histoire à Boston avant de déménager pour la capitale. Véritable pilier de la NFL aux côtés des Green Bay Packers et New York Giants, la franchise de la capitale fédérale devient  une des formations les plus populaires des USA, le tout sous l’action forcenée de Marshall qui devient l’homme fort de la NFL.

Fondé par Clint Murchison jr et Tex Shramm la formation au casque argenté devient le porte-drapeau de l’Amérique profonde et de l’anarcho-capitalisme, le tout empreint d’une forte religiosité.

Peu productif en NFL deux titres pour les Redskins et une finale pour les Cowboys c’est avec le Super Bowl que les deux franchises décollent avec trois victoires pour les Peaux-Rouges et cinq pour la formation texane.

Washington et Dallas,  c’est aussi des relations fusionnelles entre président et entraîneur. Jack K Cooke et Joe Gibbs coté rouge, Clint Murchison jr et Tom Landry, Jerry Jones et Jimmy Johnson coté bleue ou bien encore le refus de GP Marshall d’élargir la NFL et ainsi d’accepter une franchise à Dallas….

La construction d’une arène propriété des Redskins fut longue à se dessiner, le Jack k Cooke – Fedex stadium voit le jour en 1995 grâce à l’activité inlassable de Cooke ce qui permet à la franchise de doublé sa valeur. Les Cowboys sont plus rapides avec la construction d’un premier Texas Stadium en 1971 édifier à Irving puis d’un deuxième situé à Arlington une sorte de Texas Stadium II d’une valeur d’un billion de $.

Ses deux formations bien qu’elles affichent un parcours décevant depuis une dizaine d’années sur le plan sportif ne cessent de crever les plafonds sur le plan économique. La concurrence et l’animosité savamment entretenue par les fans joueurs et médias entre les deux ogres a du bon surtout pour le tiroir-caisse.

À l’heure d’aujourd’hui rien ne semble pouvoir troubler en terme de popularité et de revenu l’implacable duo, mais ces deux formidables vecteurs que sont popularité et réussite financière ne fonde pas forcement le résultat sportif, du moins pour les States….