Le jeu aérien, encore et toujours !

La presse sud-américaine ne donnait guère de chance au Racing Club Avellaneda de l’emporter face au Cruzeiro de Belo Horizonte dans le cadre de la de finale de la Copa Sudamericana disputé au stade General Pablo Rojas d’Asunción au Paraguay, fief du club de Cerro Porteno. Pourtant, le Racing avait déjà troublé l’ordre des choses en venant à bout des Corinthians de São Paulo lors des demi-finales de la compétition.

État de fait

C’est un fait acquis. Depuis des années, les clubs brésiliens occupent le haut de l’affiche dans les deux compétitions. Pour les spécialistes, cela tient au grand vivier que propose le football brésilien.

Beaucoup de joueurs font des allers et retour entre le pays d’origine et l’Europe. Certains joueurs reviennent plus forts au pays et donc enclenchent une concurrence entre les jeunes et les moins jeunes. Résultat, les clubs sont bien plus forts face à l’adversité. Il y a un peu de vrai dans ce type d’affirmation, néanmoins reste un fait qui n’est pas mis en exergue par la presse en général. Le niveau athlétique des meilleures formations brésiliennes.

Dimension athlétique

Lors des demi-finales de Copa Libertadores,  les clubs auriverde de l’Atletico Mineiro et Botafogo ont écrasé leurs adversaires de River Plate et de Penarol. En voulant jouer à la baballe, ce qui n’est en rien un défaut, c’est une affirmation en matière de jeu chez ses équipes, les clubs argentins et uruguayens n’ont pas vu le jour. Laminé et ventilé par des adversaires largement supérieurs sur le plan physique.  

Formation à géométrie variable

De nos jours, les formations brésiliennes se ressemblent. Elles déroulent un jeu classique basé sur la circulation de balle ou la percussion, le jaillissement et la vitesse font la différence, laissant sur  l’adversaire du jour sur place. Il faut voir dans cette projection, le poids de la formation au Brésil. Les clubs et leurs éducateurs ont changé leur approche du jeu. Le physique est devenu la principale source de réflexion de ceux qui ont en charge le devenir du football professionnel auriverde.

La réponse

Lors des deux demi-finales de Copa Sudamericana, les clubs de Lanus et du Racing face au Cruzeiro et aux Corinthians ont adopté un jeu basé sur la confrontation, le duel, mais dans les aires. Cette idée du jeu permet à une équipe qui se sait dépassée sur le plan athlétique par son adversaire de casser les lignes et la dynamique de jeu de l’adversaire. Les Brésiliens, lourds et maladroits, ont énormément souffert sur les longs ballons ou sur des séquences de jeu où la balle n’était pas à terre, mais dans les aires, mettant au prise les joueurs des deux équipes dans d’interminables duels, annihilant ainsi le jeu des équipes brésiliennes.

Les joueurs du coach, Gustavo Costas ont déroulé leur jeu naturel, direct balle à terre, mais dont le jeu aérien est un composant, à l’image de beaucoup de formations argentines. Le Cruzeiro contrarié a commencé à balbutier son football. L’ouverture du score par le Racing, suivie d’un deuxième but argentin, a réveillé le vieux fond de fébrilité psychologique des équipes brésiliennes. Ce n’est pas la réduction du score et un arbitrage plus que gentil envers le Cruzeiro qui pouvait changer la donne de la partie. Quant aux buts argentins, ils résume la partie.

Rejet

Le jeu aérien qui a fait la gloire des clubs anglais dans les différentes compétitions européennes durant trois décennies a toujours été rejeté par l’intelligentsia. Je ne vais pas disserter une fois de plus, sur l’aveuglement, le mépris et l’absence d’introspection de ces grands experts de la question football. Je les laisse à leurs croyances.

En attendant, le Racing Club Avellaneda qui n’était pas à la hauteur de son adversaire sur le plan athlétique et dans la projection du jeu, a mis en place et utilisé durant toute la partie un jeu aérien variable et en jouent sur la discipline et la bravoure de ses joueurs et le flair et la technique de ses attaquants, là emporter, justement !