Le boycott du néant

Il fallait s’y attendre. À l’approche du mondial qui se déroule au Qatar, la gauche du capital à travers ses différents relais médiatiques est montée aux créneaux pour condamner cette compétition du fait des mauvais traitements infligés aux travailleurs, sans parler de ceux qui ont laissé la vie.

Ses gens n’en perdent jamais une et joue à merveille le rôle qui leur est dévoué par le système dominant, affichant un cartilage intellectuel d’une insolence médiocrité. La dialectique qu’ils avancent pour donner aux mensonges des airs de vérité, rend le meurtre acceptable.

Boycott ou pas ?

La question se pose si on est enchanté par la tournure progressive qu’a prise le monde du football professionnel ces dernières décennies.

Étant en opposition totale avec toutes ses gouvernances et organismes qui régulent l’activité du football professionnel, FIFA, UEFA et le reste, je ne me sens pas concerné par cette épreuve qui pour moi couronne des années de combat de la FIFA, le grand absorbeur, pour que le football de sélection fusionne avec le football de club. Effectif cosmopolite, absence de style, abaissement du niveau par l’extension supplémentaire de participants…

Un boycott à des arrière-goûts de privation forcé, on se raidit face à une manifestation que l’on désire… Là, c’est le monde du vide.

Beaucoup de supporters vont entreprendre le déplacement au Qatar. Simple logique. L’amateur de ballon rond du XXIe siècle n’a pas d’avis. Il ne connaît que la soumission à des couleurs, un club, une sélection, des joueurs surfaits et à la mitraille médiatique. Il a renoncé à toute forme de critique, quitte à surjoué sa dévotion envers ce qu’il soutient. Ce n’est plus un supporter, un consommateur, mais un comédien. Il veut faire partie de la pièce de théâtre.

Il m’est impossible de boycotter le néant. Or, dans cette grande réunion, il n’est question que de vide. J’aime la nature, et cette dernière a horreur du vide ! Cette compétition est une catastrophe en soit, mais c’est justement ce que recherche les élites globalistes, créer les conditions du néant en toute circonstances. En France, certains aiment ça…

Le boycott souhaité par les petites mains de la gauche du capital n’a rien de bien surprenant, les organisateurs ont égratigné avec leurs méthodes d’un autre âge, le travail effectué depuis une trentaine d’années par cette gauche du capital dans le monde du football professionnel. L’anéantissement de l’intelligence du pauvre au profit de la société du dividende.

Cette représentation qui est une injonction supplémentaire du capitalisme transnational joué dans des stades climatisés en plein désert le tout sur le sang de pauvres malheureux ne me concerne pas.