La photographie est un art par Alfredo Testoni

Stade de Maracaña, Brésil, 1950.  Alfredo Testoni, photographe de nationalité uruguayenne, s’installe au bord de la ligne de touche. Puis au fur et à mesure, il se déplace. Il prend toutes sortes de clichés. À l’entame de la deuxième mi-temps, il prend position derrière les cages brésiliennes, défendue par le gardien de la Seleção, Moacir Barbosa. Il reste assis et ne bouge plus, pressentant quelque chose, alors que le Brésil mène à la marque. Sa longue expérience, acquise à couvrir les rencontres des clubs de Montevideo et de la céleste, joue en sa faveur.

À l’entame de la deuxième période, l’Uruguay attaque, Testoni saisi l’instant où Juan Alberto Schiaffino, ramène son équipe à égalité. En fin de rencontre, il ne rate pas le débordement d’Alcidés Gigghia qui crucifie le Brésil. Malgré ce qu’il ressent, Testoni garde son sang-froid, il se déplace et campe derrière les cages défendues par Roqué Maspoli.

La fin du coup de sifflet retentit et Testoni gagne le centre du terrain. Il mitraille la joie de ses compatriotes et la détresse des Brésiliens. Rentré à Montevideo, il se met au travail et développe l’ensemble de sa production. Peu après, les clichés paraissent dans la presse uruguayenne, puis à l’étranger. Depuis, ses instantanés ont fait leurs chemins, ils font partie intégrante de l’histoire du football…

Au moment de Maracaña, Alfredo Testoni, est loin d’être un débutant. Photographe professionnel, il est à son compte et travaille en parallèle pour certains journaux. Testoni, issu d’une famille de basse classe, découvre la photographie, alors qu’il est adolescent. Après bien des emplois, il fait de la photographie, sa passion et son métier. Bien avant Maracaña, il réalise son premier grand coup, une dizaine d’années auparavant…

Témoin de guerre

Alors que le cuirassé de poche Graf Spee se trouve dans l’Atlantique Sud, l’Angleterre et la France déclare conjointement la guerre à l’Allemagne, suite à la violation des accords de Munich. Entre ordre et contre-ordre, le Graf Spee patrouille dans cette zone du sud de l’Atlantique. Après avoir coulé une dizaine de cargos et fait prisonnier l’ensemble des équipages. Le commandant du navire, Hans Langsdorff, transfère l’ensemble des matelots et des officiers sur le navire ravitailleur Altmark.

Après plus d’un mois à labourer l’Atlantique Sud, le cuirassé Admiral Graf Spee est intercepté par les navires de la Royal Navy qui le traque depuis plusieurs semaines. Le matin du 13 décembre, les croiseurs Ajax, Exeter et Achilles, se trouvent nez à nez avec le Graf Spee, et ouvrent le feu.

Après une bataille d’une heure, les navires britanniques s’esquivent, l’Exeter  est endommagée. Le vaisseau allemand a subi lui aussi des dommages. Le commandant Langsdorff, décide de rejoindre Montevideo pour réaliser quelques réparations tout en attendent du renfort.

Testoni suit l’affaire, ainsi que l’ensemble de la presse locale et les habitants de Montevideo. Après bien des conciliabules, les autorités uruguayennes donnent, 48 heures, comme le stipulent les conventions internationales, au commandant Langsdorff pour reprendre la mer. Chose impossible, en fonction de l’étendue des dégâts à bord du navire. Langsdorff reçoit un câble du grand amiral Raider qui lui conseille, en cas d’impossibilité de forcer le blocus britannique, de saborder le navire.

Le 17 décembre 1939, à 18 h 15, le Graf Spee quitte les docks du port de Montevideo, accompagné par un cargo allemand et deux remorqueurs argentins. L’équipage est transbordé et acheminé à Buenos aires. À 20 heures, le Graf Spee explose. Une vaste colonne de fumée s’élance vers le ciel, laissant le vaisseau de guerre s’enfoncer tous doucement au large de Montevideo dans des eaux peu profondes.

Le 17 décembre 1939, à 18 h 15, le Graf Spee quitte les docks du port de Montevideo, accompagné par un cargo allemand et deux remorqueurs argentins. L’équipage est transbordé et acheminé à Buenos aires. À 20 heures, le Graf Spee explose. Une vaste colonne de fumée s’élance vers le ciel, laissant le vaisseau de guerre s’enfoncer tous doucement au large de Montevideo dans des eaux peu profondes.

Alfredo Testoni qui n’a rien raté de la séquence diplomatique depuis que le Graf Spee est à quai, s’embarque sur un petit canot motorisé qui appartient à un ami, membre d’un club nautique. Les deux hommes s’approchent du cuirassé allemand, Testoni prend une série de clichés au milieu des explosions et des projections multiples que provoque le sabordement du navire. Rentré, Testoni analyse son travail. Il est stupéfait par la qualité des photos. Les journaux locaux publient ses clichés, puis la presse internationale relais son travail.

Le 17 décembre 1939, à 18 h 15, le Graf Spee quitte les docks du port de Montevideo, accompagné par un cargo allemand et deux remorqueurs argentins. L’équipage est transbordé et acheminé à Buenos aires. À 20 heures, le Graf Spee explose. Une vaste colonne de fumée s’élance vers le ciel, laissant le vaisseau de guerre s’enfoncer tous doucement au large de Montevideo dans des eaux peu profondes.

Alfredo Testoni qui n’a rien raté de la séquence diplomatique depuis que le Graf Spee est à quai, s’embarque sur un petit canot motorisé qui appartient à un ami, membre d’un club nautique. Les deux hommes s’approchent du cuirassé allemand, Testoni prend une série de clichés au milieu des explosions et des projections multiples que provoque le sabordement du navire. Rentré, Testoni analyse son travail. Il est stupéfait par la qualité des photos. Les journaux locaux publient ses clichés, puis la presse internationale relais son travail.

Sur les traces d’un géant

Après l’épisode de Maracaña, Testoni est au sommet de sa profession. Bien qu’il ne soit un chasseur de scoop, il flaire les évènements de grande importance comme personne. Il réalise son troisième grand coup en 1955, lors du renversement du gouvernement argentin par l’armée. Destitué, le président Juan Perón, se réfugie au Paraguay. Alerté par un contact, et ce, au prix de risques énormes, Testoni affrète un petit monomoteur et se rend à Asunción, alors que la capitale du pays est frappée par le mauvais temps.

Bien informé, il tombe sur Juan Perón et quelques collaborateurs réfugiés dans un hôtel. L’ex-président argentin a annulé une conférence de presse et monte l’escalier pour rejoindre sa suite. Testoni en embuscade le prend en photo. Le lendemain, le cliché parait à la une d’El Diaro, En quelque jour, l’instantané de Testoni, fait le tour du monde.

Une œuvre

Alfredo Testoni a acquis une certaine notoriété du fait de ses scoops, son travail portait tout autant sur les scènes de la vie quotidienne que sur un fait précis, voire d’une grande importance. Il avait recours le plus souvent à des appareils de type Fex ou Rolley. Il a cédé aussi au Graflex, muni d’un téléobjectif. Il les utilisait en fonction de la pièce et de leur emplacement.

Pour avoir miré son travail, il en ressort une production bicéphale. Alfredo Testoni pouvait aller très loin dans la réflexion, cherchant sans cesse, l’autre côté du miroir de la nature humaine, et en parallèle se contenter des plus simples éléments à disposition.

Résumé son œuvre à ses exploits est une erreur et une forme de défiance envers l’ensemble de son immense travail de photographe.