La laideur se vend mal
L’actualité du football est rythmée par un calendrier dans lequel les droits télé font figure de priorité. C’est le sujet le plus important pour ceux qui ont en charge la gestion du football professionnel.
Le chiffre d’un milliard a été avancé par la gouvernance de la ligue. Ses gens ne doutent de rien. Un milliard pour un produit dont la valeur n’excède pas cent millions, et je suis large.
Le grand designer Raymond Loewy avait coutume de dire que « la laideur se vend mal ». Le temps lui a donné raison, mais ceux qui ont en charge de vendre la laideur ont développé l’arme du marketing.
Il faut faire preuve d’un optimisme fou pour croire qu’un média ou plusieurs puissent mettre un milliard sur la table, vu à quoi ressemble le paysage du football français. En attendant, les dirigeants ont ouvert le capital de la ligue à un fond US. Ses gens se foutent de l’avenir du football professionnel, dans quelques années, ils ne seront plus là. Ses gens répondent à leur propre logique, ils agissent en fonction de leur continuité sociale.
Défaite
La victoire en Champions League semble inaccessible pour n’importe quel club français. Il existe pourtant une solution. Mettre en place une politique contraire à ce qui se fait dans l’hexagone. Soit un 360 degrés à tous les niveaux. Cependant, aucun actionnaire de club n’est prêt à se lancer dans un tel projet du fait qu’ils sont tous intégralement incapables de savoir ce qu’il faudrait faire. Enfin, faire quelque chose de probant ne les intéresse pas.
Si de nos jours, le football n’est plus un enjeu réel, car passé au second plan, il reste sous surveillance. L’État et la gouvernance du football français dans sa totalité ne veulent pas voir éclore de réussite à travers un ou deux clubs et se développer au point de prendre une place de choix dans le paysage du football local, mettant ainsi tout l’édifice en morceaux. Il y a cent ans, les socialo-communistes ont condamné le football français à toute forme d’éveil, et la droite a laisser faire, car elle en avait rien à faire.