La grosse rigolade est pour demain

Récemment, le journal l’Équipe s’est fendue d’une information concernant la création de la future super ligue. L’Équipe a révélé que le projet avait été remanié, et que les promoteurs de cette ligue comptaient sur la présence d’une cinquantaine de clubs.

Ce n’est pas en soi une information de première importance, puisque ça fait des mois que les équipes chargées de mettre sur pied, cette super ligue travaillent sur la meilleure formule possible.

Tout d’abord, l’élargissement était inévitable, on ne peut former une ligue hors du giron de l’UEFA sans y mettre toute la fine fleur du football européen. Soit une trentaine de clubs minimum issue d’une dizaine de pays. Perez et Laporta parlent d’une douzaine de nations représentées par une cinquantaine de clubs. C’est excessif, je parie sur le nombre de trente-deux clubs, fourchette haute.

Si on parle maintenant de cinquante clubs, cela sous-entend que les opérateurs financiers ont décidé d’augmenter leur offre, non pas dans le but de distribuer une part plus grande au participant, mais en augmentant le plateau. Avec une cinquantaine de clubs, la super ligue peu facilement prendre son envol, tout en mettant l’UEFA et les fédérations des différents pays devant le fait accompli. Enfin, il y a urgence pour certains clubs.

Les clubs du Madrid et du FC Barcelone, leader de cette future super ligue, sont plus ou moins logés à la même enseigne. Bien qu’ils affichent par leur communication que tout va bien, qu’ils sont riches, ses vitrines du sport mondial globalisé sont tenues en laisse par la troïka bancaire new-yorkaise, Goldman Sachs,  JP Morgan-Chase et  Meryl-Lynch. Aucun doute, Perez et Laporta savent choisir leurs prêteurs sur gages.

Quand on se vend à ce type d’institution financière, il y a toujours des arrière-pensées politico sociétales. Pour ses pieuvres de la finance internationale qui vivent de la planche à billets, les bénéfices sont secondaires, ce qui prime, c’est le résultat sociétal ! Je te prête, mais tu te convertis à mes exigences !

Quant à la descendance de la famille Agnelli, parlons d’Elkann, avec le club de la Juventus, il n’est plus question d’un club italien sous tutelle de la grande entreprise automobile, poumon de l’économie du nord du pays, avec le corps arbitral et la main noire comme allié en toutes circonstances, mais d’un club propriété d’une société filiale d’une multinationale dont les intérêts ne se trouvent pas en Italie, mais à New York. Autant dire que les actionnaires nord-américains de Stellantis n’ont que faire de la promotion du football et d’un club qui perd constamment de l’argent. Il en est de même pour les deux clubs lombards et romains, qui attendent cette création comme un ballon d’oxygène.

Ces clubs n’ont qu’une porte de sortie, qu’il faut traduire par survie, la super ligue et le concept de ligue fermé. Ils pourront ainsi accentuer le rôle qui leur est dévolu par l’oligarchie new-yorkaise. Des institutions sportives aux accents cosmopolites et sans racines. Certains clubs anglais sont prêts, ne reste plus qu’à diluer dans ce magma d’autres vieilles enseignes du football européens, qui, eux aussi, ne pourront pas dire non.

La plupart de ses clubs aux identités explosées sont opérationnels pour intégrer cette super ligue. Plus de trente clubs qui rempliront leurs stades de gens prêts à débourser  des sommes irraisonnés et de millions de consommateurs qui s’abonneront aux chaines payantes pour se donner l’illusion d’appartenir à l’hyper classe mondialisée.

Avec la présence de dix à douze nations, l’Europe de l’Est est écarté, bien que la présence de clubs polonais, ukrainiens, voire turcs soit fort envisageable vu la situation du moment.

Quant à l’UEFA et sa maison mère, la FIFA, je me suis expliqué sur leur position. L’économie qui les nourrit est la même que celle qui finance le projet de cette super ligue. Derrière les postures, il s’agit d’une question de rente. Tout cela se règlera à un moment ou un autre.