Hamilton-Rosberg, retour sur une polémique

Retour en arrière…

Malgré certaines idées reçues, il n’existe pas un monde de la course automobile. Une communauté de gens qui se respecte. Il s’agit d’un univers artificiel et factice. À travers cet article, nous allons revenir sur un fait de course opposant les deux pilotes de l’écurie AMG-Mercedes lors de la saison 2015.

Défiance

Après trois saisons à se coltiner la présence envahissante du septuple champion du monde Michel Schumacher, le jeune Nico Rosberg pensait avoir donné de sérieuses  garanties à l’ensemble des dirigeants de son écurie. Malgré ses bons résultats dans des monoplaces peu réussies, le jeune allemand se retrouve avec un nouveau coéquipier, l’ex-champion du monde Lewis Hamilton avec un salaire nettement supérieur à lui, ce qui clarifie les choses. Après une première saison qui voit Nico Rosberg remporter deux courses contre une seule pour Lewis Hamilton, une tendance se dégage. L’Anglais semble plus rapide durant les essais et Rosberg demeure meilleur en course malgré une pluie de pépins mécaniques indépendants de sa volonté. Le jeune champion allemand ne se plaint pas de cette situation.

L’attaque de Monaco

Alors que le Grand-Prix de Monaco se profile, l’anglais pourtant bien placé au championnat en profite pour se laisser aller à des propos salissants envers son coéquipier. Après ses attaques parfaitement ciblées, les tabloïds anglais en rajoute. Quant à la presse internationale, elle préfère ne pas s’étaler sur le sujet. Monaco constitue une étape clé dans la saison du Britannique. Dès qu’il se sent menacé par un adversaire ou un coéquipier, Hamilton sonne la charge à travers les médias. Alonso et Button en savent quelque chose.

Alors que le champion asturien s’impose à Monaco et mène au championnat, Hamilton et les tabloïds britanniques fondent sur l’espagnol au point de le malmener, obligeant Ron Dennis à revoir ses plans. Le patron de McLaren ne résiste pas à la pression et n’a pas d’autre choix que de sacrifier le champion asturien. Il se produit la même chose avec Jenson Button, mais le champion anglais résiste tant bien que mal. Il courbe le dos et Hamilton n’est pas toujours en mesure de taper le beau Jenson du fait de sa nationalité.

Rosberg se trouve face au même problème, mais il ne réagit pas. Il préfère laisser l’anglais dans ses interprétations. Le jeune allemand commet une erreur. Rosberg se méfie d’Hamilton, car il sait que le Britannique aime jouer avec la polémique et n’attend qu’une chose. D’aller sur le terrain du racisme. Hamilton tentera le diable en provoquant Rosberg sur ses origines et sa double nationalité.

Le directoire de Mercedes n’émet aucun commentaire public envers le pilote britannique. Alors qu’à la moindre défaillance technique de sa monoplace durant les essais, ce qui n’a aucune incidence sur la course vu le niveau des monoplaces grises, l’Anglais convoque la presse pour en faire une affaire d’État. Rosberg préfère le silence.

Alors qu’il contrôle la course à Silverstone, Rosberg est contraint à l’abandon suite à une défaillance mécanique et laisse la victoire à Hamilton. Rosberg n’incrimine personne, il se défend de mettre la pression sur son écurie. Dans la guerre médiatique qui l’oppose à son coéquipier, il commet une nouvelle erreur. Être gentil et correct ne mène à rien en Formule 1 qui plus est quand on cour au côté d’un adversaire de nationalité britannique et que le monde de la Formule 1 malgré la présence de la Scuderia Ferrari est tenu économiquement politiquement et médiatiquement par les Anglais.

Spa et la mise à mort

Le week-end de Spa-Francorchamps constitue non pas le tournant de la saison, mais sa fin brutale. Rosberg et Hamilton s’accrochent durant le premier tour au bout de la ligne droite précédée du raidillon. C’est un accrochage plus que banal que l’on voit plusieurs fois par week-end de Grand Prix, mais peu importe.  Rosberg vient de signer sa perte. Alors que l’Allemand est toujours en piste, Hamilton se laisse aller à de multiple commentaire. Décidément, il parle beaucoup.

La course terminée, les médias britanniques passe à l’action, ils se déchaînent le tout relayer par la presse française notamment via certains réseaux sociaux ayant pignon sur la toile. Rosberg aurait prémédité son coup avec le concours des gens de Mercedes. Il a fait exprès. C’est un salopard, un criminel, ces attaques malsaines étant relayés par des professionnels de l’information. Pour une foi, le « nazi Rosberg » endosse la position tenue par Fernando Alonso-le « sale espagnol » sur ses forums propriété de médias traditionnels, faut-il le rappeler !

Fin de séance

Bien que Rosberg se montre toujours aussi rapide, il y a quelque chose de cassé chez le pilote allemand qui ne s’attendait pas à un tel comportement de certains acteurs du monde de la Formule1 envers son encontre. Ce qui souligne sa naïveté bien qu’il ne soit pas le seul dans ce cas. C’est l’état-major de la maison Mercedes qui porte le coup ultime. Le directoire appuie sans réserve la politique de ses directeurs Toto Wolf et Nikki Lauda qui tance violemment Rosberg. La politique de la maison Mercedes est d’être impartiale avec ses deux pilotes tout en dissimulant l’obligation d’avantager le pilote anglais. L’épisode qui se joue lors du rendez-vous de Singapour constitue un sommet en termes de forfaiture. Une fois de plus Rosberg se mure dans le silence et se refuse à pointer du doigt les errements de son équipe. Après plusieurs jours d’enquête, l’écurie germanique rend publique une information qui incrimine un mystérieux produit qui aurait altéré les commandes électroniques de la monoplace du jeune allemand. Un communiqué qui fait sourire pas mal de monde…

Contraintes commerciales

Hamilton est venu chez Mercedes pour être couronner ce qui en soi est logique, mais la firme de Stuttgart ne dépense pas des centaines de millions chaque année pour laisser deux pilotes s’affronter en toute logique. L’état-major de Stuttgart a recruté l’Anglais dans l’espoir de gagner d’importante part de marcher en Grande-Bretagne et dans les anciennes colonies du Commonwealth. Un moyen aussi pour Mercedes de rajeunir son image, car la marque à l’étoile s’adresse depuis toujours à une clientèle dont les seniors en Europe, constituent la base des acheteurs.

Hugo Boss partenaire de longues dates de McLaren a suivi Hamilton chez Mercedes. Hugo Boss petit couturier fonde sa société durant les années vingt. Dix ans plus tard, il connaît le succès. Il est le tailleur favori du Führer de la nouvelle Allemagne, Adolf Hitler. Boss dessine aussi les uniformes de la SS. La guerre finie, il continu ses activités. De nos jours Hugo Boss reste une marque qui se trouve dans la même situation que Mercedes. Elle est confrontée au besoin de casser son image. D’universalisé et d’écouler sa production de masse vers des populations non occidentales.

Contrôle de l’image

La maison Mercedes est obsédée par son image, mais cette nécessité du paraître l’empêche de se conformer aux règles les plus élémentaires de la compétition. Mercedes ne possède pas une culture profonde de la course automobile, car toute son histoire est marquée par la politique. Hermann Lang au détriment de Rudolph Caracciola avant-guerre, Juan Manuel Fangio favorisé par rapport à Stirling Moss même si l’Argentin n’avait pas besoin de ce coup de pouce, Michael Schumacher bien que fini face à Nico Rosberg et désormais Lewis Hamilton face au même Rosberg et Alonso et Button précédemment.

Ce énième épisode fut loin d’être négatif pour Hamilton, car il servit de prétexte à Mercedes pour victimiser sa starlette. Entre, un pilote sournois, vindicatif et surévalué sur bien des points ( Hamilton ) et un autre qui a surestimé sa propre valeur doublée d’une grande naïveté ( Rosberg ), le tout additionné à l’intransigeance de Mercedes à vouloir gelé les positions actuelles sur le plan technique, la firme à l’étoile peu populaire d’après les  sondages auprès des fans de F1 ainsi que ses pilotes, risque de voir son plan com s’écrouler à terme à l’image de la Formule 1.

La saison suivante, Rosberg a de nouveau subi quelques attaques de son  adversaire qui n’ont pas leur place en Formule 1. Cela ne la pas empêcher de remporter le championnat après avoir infligé à son coéquipier une série de sept victoires d’affilée interrompue par une attaque suicide du Britannique à Barcelone lors du grand-prix de Barcelone. Suite à son titre, Rosberg s’est retiré de la compétition. La F1 a perdu un gentleman, mais la FIA et les propriétaires de la F1 n’ont que faire de ce type de pilote. Ils préfèrent faire la promotion de racailles, Schumacher hier, Hamilton actuellement et Verstappen demain. Des pilotes que le pouvoir sportif couvre en toutes circonstances, mais ceci est une autre histoire…