Entertainment

Ex-joueurs consultants et animatrices « prennent » le  pouvoir, exit certains spécialistes

La nouvelle est tombée sans faire de bruit, Thierry  Cros monsieur Calcio sur les ondes de RMC-Infos a  été remercié sèchement après quinze années de  présence derrière le micro. Le journaliste a fait part  de sa déception et de sa surprise sur son compte  twitter. Le responsable des services des sports  François Pesanti s’est immédiatement répandu sur  Twitter affirmant que l’antenne n’abandonnait pas la  couverture du football italien. On imagine aisément  que Daniel Riolo ( Simone Rovera à pris le relais ) sera chargé à l’avenir de combler le  manque que va provoquer l’absence de Thierry Cros  pour bien des auditeurs.

Je ne vais pas prendre la défense de ce dernier et incriminer ses anciens patrons – il  est assez grand pour ça et possède des milliers de fans – mais analyser au détour de ce  fait nouveau ce qui se trame en coulisse. Tout d’abord, je loue le professionnalisme et la rigueur  de l’homme durant toutes ses années même si Cros n’a jamais abordé de  front les rapports de force qui taraude le football transalpin – ce que j’ai fait – si tel  avait été le cas, il aurait été viré sur le champ.

En fonction de ses analyses, il n’en demeure pas moins une perte pour l’information,  peut-être que ce dernier reprendra du service sur une autre antenne, en fait l’homme  est victime dans cette affaire de la mutation qui s’opère dans les médias qui couvre le  sport et le football en particulier. Au milieu de toute cette agitation, il reste le  passionné de sport. Il faut l’admettre une fois pour toutes, l’amateur de football ou  d’une quelconque autre discipline est dépassé par la déferlante de la toile internet et  des groupes de communications qui à coup de millions formate l’esprit du téléspectateur.

Il ne s’agit pas de regretter sur le petit écran et sur les ondes radiophoniques certaines  têtes, mais la couverture journalistique du football à changer. Aux professionels de l’information bien plus  qu’à des spécialistes limités, se sont substitués des animatrices. C’est une des grandes nouveautés, la féminisation du  football emporte tout sur son passage. Mis à l’antenne pour leur plastique, le péquin de  base n’a plus qu’à avaler tout cru les analyses de ses demoiselles, après tout , on n’est  à l’heure de l’Entertainment.

En parallèle de toute cette agitation, un autre phénomène est apparu. Les anciens  joueurs sont devenus omniprésents sur les plateaux télé et radios. Il n’y a rien de pire  que des anciens footballeurs pour parler football à l’antenne et pour diriger des clubs.  Ce fléau a pris une ampleur délirante. L’ensemble de ses ex-joueurs sont recrutés en qualité d’expert. Ses  serviteurs de l’information squattent désormais les chaînes  télés et radios pour nous imprégner de leur immense savoir.

Ça ne plaisante pas, on tremble. SFR diffuse la Premier League, le championnat  d’Angleterre et son football globalisé censé séduire l’ensemble des classes aisées qui ne demande qu’à consommer sans plus attendre. Pour vendre ce produit  falsifié, il faut des animatrices et des anciens joueurs forts en gueule, le client ne sera  pas très regardant, il aime ça, le buzz médiatique. Les connaisseurs dans bien des  domaines n’ont plus aucune utilité, on veut de l’image et rien que de l’image, exit la dialectique, l’échange, la compréhension.

L’amateur de  football à fortement diminuer au profit du consommateur, les rares spécialistes en  matière de football n’ont cessé d’accompagner cette mutation, aucune prise de position  sur ce dangereux basculement de leur part, traiter les gens de footix, c’est bien gentil,  faut-il encore parfois aller jusqu’au bout de l’analyse et donc de s’affranchir de certains  codes. En attendent des jours meilleurs, le football de club est mort, désormais, le  marché a gagné la partie et les amateurs de football sont défaits !

” Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce  qu’ils ne savent pas” pensait Socrate, c’est le moment que nous vivons, pauvres  idiots que nous sommes, écrasés par leur ignorance, leur bêtise, leur futilité, et leurs  certitudes, mais subir ne nous condamne pas à ne pas rechercher le savoir…