Everton stadium, une rare réussite
Alors qu’il est interviewé par un journaliste de la BBC, le comédien britannique Peter O’Toole révèle à son interlocuteur qu’il a cessé de soutenir son club de cœur, Sunderland.
La communauté des fans du club des Blacks Cats sait que Peter O’Toole est un supporter du club, même si ses apparitions au Rocker Park se sont estompées depuis qu’il a acquis la gloire sur le grand écran. Elle ne fut pas étonnée par la position du célèbre acteur. O’Toole s’explique par le fait que le bord du club a décidé d’abandonner le Roker Park, pour migrer dans une nouvelle arène, le stade de lumière.
Bien que natif de Leeds, sa famille rejoint Sunderland alors qu’il est en bas âge. Le père de Peter O’Toole est un fervent fan des Blacks Cats. Dès lors, le fiston suit. Il devient un pensionnaire assidu du Roker Park. Lors du décès de son père, Peter O’Toole répand ses cendres au Roker Park.
La problématique de quitter un lieu chargé de souvenirs est pour les fans de base un véritable dilemme. Dans bien des cas, le fait de tourner le dos au passé est vécu comme une déchirure et une trahison.
Récemment, le club d’Everton a entamé la construction d’une nouvelle arène pour succéder au glorieux Goodison Park. En fonction de l’emplacement de l’édifice, il était impossible pour la direction du club de raser le stade et de bâtir une nouvelle arène sur le même terrain. La construction d’un nouveau stade pour le club d’Everton est une affaire ancienne qui prend corps dans les années quatre-vingt-dix. Le chairman de l’époque, Peter Johnson, annonce qu’il est temps pour le club de penser au futur et cela passe par la construction d’un nouveau stade pour le club bleu.
Les années passent et les projets s’accumulent sans pour autant donner satisfaction aux fans et aux autorités de la ville. La réalisation d’une nouvelle enceinte est un casse-tête pour les dirigeants du club bleu. À l’image de ce qui se passe dans bien des villes du vieux continent, le cahier des charges est impossible à tenir.
Après avoir étudié plusieurs possibilités, les dirigeants d’Everton avancent l’idée de construire la nouvelle arène des toffees sur les docks, mettant ainsi fin à beaucoup de problèmes liés à l’édification d’un espace important dédié à la pratique du sport, notamment en matière d’environnement. Le projet est finalement abandonné. Une dizaine d’années après et l’idée de construire le nouveau stade sur les docks revient en priorité. Cette fois, le Conseil municipal de Liverpool donne son aval pour la réalisation du projet, même si la ville perd le soutien de l’UNESCO. Les docks de Bramley-Moore ayant été classés au monument du patrimoine mondial.
L’architecte Dan Meiss du cabinet MEIS architects, est sollicité pour le dessin du nouvel écrin d’Everton. Meiss trouve l’idée excellente et se met au travail. Quelques mois plus tard, le projet dont le cout s’élève à 500 millions de livres est dévoilé et adopté par l’ensemble des fans du club bleu. Alors que les travaux commencent, Dan Meiss est écarté dans le suivi des travaux qui incombent au cabinet londonien d’architecture et d’ingénierie Pattern Design.
Le dessin de la nouvelle arène est conforme à ce que l’on trouve un peu partout dans le monde du football. Cependant, l’édifice construit sur les docks est doté de quelques innovations et d’un dessin peu conforme en extérieur. Le nouveau stade d’Everton est le fait d’un assemblage de techniques éprouvées et d’un dessin ancien qui se mélange avec des aspects futuristes. L’ensemble des nouvelles arènes sont marquées par leurs conformismes étouffants. Ce n’est pas le cas de la nouvelle maison des toffees.
D’un autre côté, le club bleu est soumis à de fortes turbulences du fait de ses résultats décevants et l’instabilité qui perdure au sommet du club. Everton joue de malchance depuis une vingtaine d’années. Goodison Park a vu défiler une chambrée de gens peu soucieux du bien-être du club bleu. Avec la possible session du club au poisson pilote Textor, Everton va encore souffrir.
Étrange destin que celui de l’autre grand club de la Mersey, maltraité à ce point, néanmoins, cette nouvelle arène pourrait à terme faire rebondir le club vers les sommets, à condition de se doter d’une nouvelle direction et si possible d’actionnaires locaux.