Red Barber, la voix du sud

Une voix douce, mélodieuse, un ton acerbe couplé à un humour devenu légendaire. Tel était Red Barber, un des plus grands chroniqueurs radiophoniques de l’histoire du baseball américain.

1930, alors qu’il étudie à l’université de Floride, Red Barber natif de Colombus dans l’État du Mississippi, se trouve forcé d’animer une émission radio diffusée par la station de l’université. Un professeur censé aborder un  texte s’étant désisté. Barber qui étudie l’agriculture reprend le script et dirige l’émission. Pour le jeune Red, c’est une révélation…

Désormais, membre de l’équipe qui s’occupe de la station radio, Barber délaisse l’agriculture pour se consacrer à sa vraie passion, le baseball et le football en particulier. Il couvre les manifestations des formations qui représentent l’université aux quatre coins de l’État de Floride. Barber reste quatre années au micro de la station WRUF, puis il accepte l’offre des dirigeants de la franchise des Cincinnati Reds. Barber quitte la Floride pour l’Ohio. Il intègre le gotha de la Major League et s’installe dans les cabines de speaker du Crosley Field.

Barber suit les Reds durant quatre années. Après cette première expérience, il s’envole pour New York. Barber signe avec la franchise des Dodgers Brooklyn qu’il accompagne pendant quatorze années. Barber devient une référence à travers tout le pays. Il commente plusieurs rencontres pour la station MBS qui couvre la totalité du territoire. Les All Stars Game et les World-Séries. Barber anime aussi plusieurs émissions radiophoniques pour le compte de NBC. Courtisé, il intègre CBS. Il est bombardé responsable de CBS-Sport durant onze années.

Son accent du sud et sa gentillesse imprègnent l’ensemble des amateurs de baseball. Ses blagues, ses envolées lyriques, ses formules alambiquées sont rentrées dans la légende du baseball.

Barber connaît le baseball sur le bout de ses doigts. Il est le témoin de plusieurs histoires. C’est à lui que Branch Rickey confie son désir d’en finir avec la ségrégation qui règne dans le baseball. Barber n’est pas étonné par les propos de Rickey, mais il se sent mal à l’aise, l’homme du Sud qui n’a jamais été happé par la grande pomme ne se voit pas faire la promotion de l’équité, mais Barber surmonte ses doutes et devient par la suite un défenseur de ceux qui prônent un baseball non ségrégationniste.

Si le style naturel de Barber est inimitable, le reporter est apprécié par sa connaissance du jeu. Il est l’auteur d’une multitude d’expressions pour définir l’attitude de joueurs durant une partie. En 1953, ses relations se détériorent avec la direction des Dodgers, Barber n’obtient pas un salaire annuel supérieur à 50 000 $, il rejoint les New York Yankees et couvre la formation la plus titrée de la Major League pendant douze années.

En 1966, Barber se retire en Floride pour écrire plusieurs ouvrages ainsi que son autobiographie. Red Barber et Mel Allen sont les premiers récipiendaires du Ford C. Frick Award. Le prix Ford C. Frick a été créé en 1978 pour honorer le travail produit par les meilleurs annonceurs dans le baseball. En 1981, il revient sur le devant de la scène, il anime une émission hebdomadaire sur une radio nationale jusqu’à son décès.

Durant des années, Red Barber fut une des rares personnes qui fut en mesure de réunir des gens issus de toutes conditions sociales lors d’une de ses retransmissions radiophoniques. Plus d’un Américain trouvait un brin de réconfort en écoutant Red Barber, l’ami de tous.