Surcharge du calendrier
Ces derniers temps, des joueurs lors de comptes rendus d’après-match ont émis des réserves au sujet de la surcharge du calendrier. Certains joueurs ont même agité l’idée de faire grève en l’absence de débat entre toutes les parties prenantes du monde du football professionnel.
La surcharge des calendriers nationaux et internationaux est un faux problème. Incriminer le trop-plein de matches comme l’affirment beaucoup de joueurs et relayé par les médias nous renvoie à une presse qui milite bêtement en toutes circonstances. Croire que jouer cinquante à soixante rencontres pour un joueur est impossible tient de l’ignorance. Les meilleures équipes des années soixante-dix et quatre-vingts jouaient en moyenne plus de cinquante matches par saison et si on ajoute les convocations en sélection, on frise les soixante rencontres par saison pour certains joueurs.
Le problème n’est pas le fait de trop jouer. Si les dirigeants de clubs pensent que c’est une question du trop plein de rencontres, qu’ils passent à des championnats à dix-huit ou seize clubs. En fait, le danger réside dans l’intensité des entrainements. C’est là qu’il faut chercher les causes de ces hécatombes en matière de blessures musculaires dans la plupart des effectifs des clubs européens.
On constate aussi une course effrénée à la performance physique et à des entrainements de haute intensité chez les plus jeunes en formation. Nous avons désormais des jeunes joueurs qui arrivent chez les professionnels et qui sont déjà vieux dans leur corps !
Cette course folle au résultat à tout âge sur les terrains d’entrainement est la source réelle de la fragilité des joueurs de nos jours. Or, il ne fait pas bon dans le monde du football de critiquer cet état de fait, et que dire des effectifs pléthoriques qui offrent la possibilité aux entraineurs d’aligner presque trois équipes différentes pour certains clubs.
Je suis opposé aux méthodes d’entrainement qui ont cours dans l’ensemble des clubs de football du vieux continent. Il en est de même pour la formation. L’entrainement devrait être consacré à la récupération, à la réflexion sur le dernier match joué et à la préparation du prochain avec des exercices simples associés au travail technique, le tout orienté en permanence vers la détente et la relaxation du corps.
Le dopage est aussi à la source de certains types de blessures. Là encore, il ne faut pas en parler, car beaucoup de joueurs pourvus de gros salaires possèdent leur propre petit staff médical.
Les entraineurs sont, eux aussi, soumis à une forte pression et font tout pour obtenir le maximum des effectifs qu’ils ont à disposition, mettant tous les joueurs en concurrence. Cela mène à des excès qui se payent en cours de saison avec des joueurs qui se blessent sans avoir joué.
Si des dirigeants de clubs et les syndicats de joueurs sont si préoccupés par la santé physique des joueurs, qu’ils commencent par faire leur propre autocritique. Rien n’est définitif, même si je pense que rien ne va évoluer. Cependant, certains en parlent, c’est déjà ça…